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[Lect. VIII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION HUITIÈME.
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sang, siége dans ton ventre pour nuire à ton fruit.

3. (Le Rakchasa) qui attaque le germe que tu sens frémir et serpenter en ton sein, et veut détruire ton fruit, doit périr par nous.

4. (Le Rakchasa) qui écarte tes jambes, force l’entrée de ton sein, et s’attache à ton fruit pour le dévorer[1], doit périr par nous.

5. (Le Rakchasa) qui, sous la forme d’un frère, d’un mari, d’un amant, s’approche de toi, et veut détruire ton fruit, doit périr par nous.

6. (Le Rakchasa) qui profite de ton sommeil ou des ténèbres pour troubler ta raison, et veut détruire ton fruit, doit périr par nous.


HYMNE XXI.
Pour la guérison des maladies, par Vivriha, enfant de Casyapa.
(Mètre : Anouchtoubh.)

1. De tes yeux, de ton nez, de tes oreilles, de tes lèvres, de ta cervelle, de ta langue, j’enlève la maladie qui attaque la tête.

2. De ton col, de tes nerfs, de tes os, de tes jointures, de tes épaules, de tes bras, j’enlève la maladie qui attaque le haut du corps.

3. De tes intestins, de ton fondement, de ton ventre, de ton cœur, de tes flancs, de ton foie, de les chairs, j’enlève la maladie.

4. De tes jambes, de tes genoux, de tes talons, de tes pieds, de tes reins, de tes parties honteuses, j’enlève la maladie.

5. Du membre qui chasse le liquide, de tes poils, de tes ongles, de ton corps, j’enlève la maladie.

6. De tous tes membres, de toutes les parties velues, de toutes les articulations, de tout ton corps, j’enlève la maladie.


HYMNE XXII.
Pour chasser le sommeil. — Richi : Pratchétas, fils d’Angiras.
(Mètres : Anouchtoubh, Trichtoubh et Pankti.)

1. Ô maître de l’âme[2], pars, élève-toi, et d’en haut dis à Nirriti : « L’âme de l’être vivant brille partout. »

2. Les (hommes) avec bonheur honorent ce grand (Dieu) ; leur âme s’élève avec lui. L’œil se fixe avec joie sur le fils de Vivaswân. L’âme de l’être vivant brille partout.

3. Pendant le sommeil, comme pendant la veille, nous sommes sujets au mal, qu’il vienne, ou non, de notre volonté. Qu’Agni nous délivre de toutes nos fautes, de tous nos péchés.

4. Ô Indra, ô maître du sacrifice, nous marchons vers le méchant. Que Pratchétas[3], fils d’Angiras, nous délivre du mal dont nous menacent nos ennemis.

5. Puissions-nous aujourd’hui remporter la victoire ! Puissions-nous vivre à l’abri de tout mal ! Pendant le sommeil, comme pendant la veille, nous sommes exposés au mal. Qu’Agni repousse le (méchant) que nous détestons ! qu’il repousse ce (méchant) qui nous déteste !


HYMNE XXIII.
L’oiseau de Nirriti. — Richi : Capota, fils de Nirriti.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Dévas, le Pigeon[4], messager de Nirriti, est arrivé en ces lieux. Donnons-lui l’holocauste qu’il désire ; faisons pour lui la libation. Que le bonheur soit sur nos bipèdes et nos quadrupèdes !

2. Ô Dévas, que ce Pigeon, qui nous arrive, nous soit propice. Qu’il soit dans nos maisons un oiseau innocent. Que le sage Agni aime notre holocauste. Que le Pigeon frappe (les autres), et nous quitte.

3. Que l’oiseau nous épargne ses coups. Il repose déjà sur l’Aranî, séjour d’Agni. Que le bonheur soit sur nos vaches et sur nos hommes. Ô Dévas, que le Pigeon ne nous fasse point de mal.

4. Quand la chouette fait entendre ses sons lugubres, quand le Pigeon repose sur Agni, salut soit au Trépas, à Yama, dont il est l’envoyé !

5. Accueillez le Pigeon avec vos hymnes. Apportez l’holocauste et la libation enivrante ; déliez la Vache (du sacrifice). Cachez les dégâts que l’oiseau a pu faire, et qu’il s’envole en laissant vos offrandes.

  1. Le commentaire semblerait indiquer une espèce de sangsue (capilaca).
  2. Manasaspati : sans doute Agni.
  3. Je pense que c’est un nom d’Agni.
  4. Je suppose que ce pigeon (capota) est l’avant-coureur et même le symbole de la nuit.