Page:Langlois - Seignobos - Introduction aux études historiques, 1899.djvu/57

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recherches antérieures, qu’il est impossible d’improviser et qu’il faut, par conséquent, apprendre. Distinguer une charte authentique d’une charte fausse serait souvent impraticable, en fait, pour le logicien le plus exercé, qui ne connaîtrait pas les habitudes de telle chancellerie, à telle date, ou les caractères communs à toutes les chartes d’une certaine espèce dont l’authenticité est certaine. Il serait tenu d’établir lui-même, comme l’ont fait les premiers érudits, par la comparaison d’un très grand nombre de documents similaires, les traits qui différencient ceux qui sont certainement authentiques des autres, avant de se prononcer sur un cas particulier. Combien sa besogne ne sera-t-elle pas facilitée s’il existe un corps de doctrines, un trésor d’observations accumulées, un système de résultats acquis par les travailleurs qui ont jadis fait, refait, contrôlé, les comparaisons minutieuses auxquelles il aurait été obligé de se livrer lui-même ! Ce corps de doctrines, d’observations et de résultats, propre à faciliter la critique des diplômes et des chartes, existe : c’est la Diplomatique. Nous dirons donc que la Diplomatique, comme l’Épigraphie, comme la Paléographie, comme la Philologie (Sprachkunde)[1], est une discipline auxiliaire des recherches historiques.

L’Épigraphie et la Paléographie, la Philologie (Sprachkunde), la Diplomatique avec ses annexes (Chronologie technique et Sphragistique) ne sont pas les seules disciplines auxiliaires des recherches historiques. — Il serait peu judicieux, en effet, d’entreprendre la critique de documents littéraires encore non

  1. Le mot « Philologie » a pris en français un sens restreint, que nous ne lui attribuons pas ici.