Aller au contenu

Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

police de Fouché. Les variations de ses récits, que sa servilité lui fit accommoder, dans trois éditions successives, au gré des gouvernements qui voulaient bien le payer, doivent empêcher qu’on donne une entière créance à tout ce qu’il dit ; mais sur ce point spécial des articles secrets, il est, évidemment, plus suspect de réticence que d’exagération.

Il y a d’ailleurs des témoignages directs émanant de témoins qui ne peuvent être soupçonnés d’erreur ni de complaisance.

M. de La Sicotière lui-même en cite un très important :


« Henriot, dit-il, un des signataires du traité de La Jaunaye, avait, paraît-il, affirmé, à l’époque même où le traité fut signé, qu’il existait des articles secrets et notamment que le jeune Louis XVII devait être remis entre les mains de Charette avant la fin de juin. C’est à M. de La Bouëre qu’il aurait fait cette confidence… Le même M. de La Bouëre assista au dîner où se réunirent les chefs vendéens et les délégués du Comité, le jour de l’Épiphanie[1]… »


Boursault, membre de la Convention et délégué dans l’Ouest, affirme aussi l’existence des articles secrets et en donne le texte en huit articles, exactement conforme à celui qu’on trouve dans les mémoires de Napoléon. Il ajoute que la clause relative à la remise de Louis XVII a été stipulée séparément. « J’en ai moi-même, dit-il, une copie que j’ai faite à Nantes et que, deux mois après, Hoche, à son quartier général de Rennes, n’a jamais voulu croire[2]. » Il y a ici une

  1. Revue des questions historiques, vol. XXIX, p. 222.
  2. Voir Append. n° 7.