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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/108

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du Dauphin et de Madame, de la reconnaissance, comme religion dominante, de la religion catholique, apostolique, romaine. Ses plénipotentiaires discutèrent toutes ces prétentions, sans en rejeter aucune de prime abord ; mais ils les ajournèrent sous le motif si évident qu’il fallait du temps pour amener les esprits au passage de la République à la Royauté ; enfin ils mirent tant d’adresse, qu’ils amenèrent Charette à signer, le 15 février, un traité par lequel il déclarait que les Vendéens se soumettaient aux lois de la République. Cette seule disposition annulait toutes les autres, qu’on avait à dessein stipulées dans des articles secrets. »


Il est impossible de dire plus discrètement, mais aussi plus clairement, qu’on s’était proposé de tromper les Vendéens et que dans ce but, on avait consenti, par des clauses reléguées à dessein dans des articles secrets, tout ce qu’il fallait pour leur donner satisfaction, avec les réserves de temps prévues dans le manifeste de Cormatin et pour leur donner confiance que les engagements étaient pris d’une façon formelle et valable.

Charette le comprit ainsi. Il se hâta d’en faire part au Régent de France, par une lettre magnifique de fierté simple dans le dévouement et le sacrifice.


   « Monseigneur,


» Je viens apporter ma tête[1] aux pieds de Votre Altesse Royale, si elle me juge coupable en vertu de l’acte que j’ai signé. Je traite avec la Convention dite Nationale, je la reconnais, je me sépare de

  1. Le malheureux ne savait pas si bien dire.