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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/128

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des chefs ; ils leur écrivent. Mais leurs propositions obtiennent peu de succès. Le 16 décembre, Solilhac, Jouette, Bois-Hardy, remettent à Botidoux une dépêche pour Boursault, où ils déclarent « que la mauvaise foi passée ne permet pas de compter sur l’amnistie proposée ».

Cela ne décourage pas Boursault qui monte en chaire dans l’église de Moncontour, pour prêcher la pacification.

Son éloquence ne convertit personne. Bois-Hardy y répond en s’emparant des bourgs de Jugon et de Plédéliac, où il brûle les papiers des administrations et enlève l’argent des caisses publiques. Avec Chantreau, il attaque Guémené. Le 21 décembre, il surprend la 17e demi-brigade, la désarme et prend le bourg du Faouët ; ce qui n’empêche pas Humbert de lui écrire encore le 24, pour lui demander une entrevue.

La réponse de Bois-Hardy indique qu’on avait d’abord espéré séduire les chefs par des avantages personnels : « Ma cause est celle des miens et celle de la France entière. Nous ne pouvons accéder à aucune proposition et nous attendrons pour nous décider, à voir le gouvernement que de vrais Français ont le droit d’attendre. »

Ces rebuts devenaient humiliants pour le gouvernement qui faisait les avances. Aussi Boursault et Bollet se crurent-ils obligés de blâmer publiquement les démarches d’Humbert. Mais c’était seulement pour sauver la face. Car Humbert, qui certainement n’eut pas agi sans autorisation, poursuit ses démarches. Il avait paraît-il, accepté ce rôle assez ingrat, d’être mis en avant et désavoué en cas de besoin.