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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/136

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sans avoir appris, soit de la médiatrice, son hôtesse, soit de son camarade Canclaux, soit de quelqu’un des représentants négociateurs, soit de quelqu’un des royalistes qui l’incitaient à jouer le rôle de Monck, par quelles stipulations secrètes avait été obtenue la signature de Charette.

Il est impossible que le Comité de salut public eût envoyé à Hoche des pleins pouvoirs à l’effet de traiter aux conditions accordées à Charette, en lui laissant ignorer la partie essentielle de ces conditions.

Il est même impossible, si l’on y réfléchit, que Boursault ait pu croire à cette ignorance de Hoche ; mais il a eu l’impression que c’était quelque chose se rapportant à ces clauses secrètes qui motivait le changement subit d’attitude de Hoche.

Il faut donc qu’un fait très grave se soit produit au dernier moment, pour changer les dispositions du général en chef et pour le déterminer, lui, chargé spécialement des pleins pouvoirs du gouvernement, à cette chose énorme, de se refuser même à paraître auprès des représentants délégués. Et puisque, à priori, il acceptait la base des conditions accordées à Charette, il faut bien que ce fait fut de nature à altérer profondément la portée prévue de ces conditions.

On se trouve donc poussé jusqu’à cette supposition forcée, que les clauses secrètes concédées pour enlever l’adhésion de Charette, couvraient une intrigue ténébreuse qui était l’œuvre d’une minorité momentanément dominante dans le gouvernement et dont le succès exigeait un mystère impénétrable à ceux contre qui elle était dirigée ; et que, parmi ceux-ci, on comptait Hoche, dans une catégorie plus sévèrement si-