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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/142

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m’abuser et qu’il me parlat avec cette affirmative s’il n’était pas sure de son fait et dans ce cas je crains, voulant faire le bien, de faire quelques fausses démarches. Il serait affreux avec nos principes et notre amour pour le Roy, en croyant le servir, de sacrifier votre fortune et nos jours pour lui prouver notre dévouement, de ne rien faire que de nuisible à ses véritables intérêts. Voilà où j’en suis, voilà le résultat de tous mes soins et du grand secret qui a existé dans les délibérations du conseil. Je ne peux faire que des conjectures, mais d’après quelques données que j’ai et ce que je vous mande, il parait que P. chef de parti et d’une armée n’a point quitté la France pour une simple négociation d’armes, de munitions, etc., etc., et que ce doit être chargé d’intérêts plus marquants et chargé de propositions qui partent sans doute de Paris, et qui sont peut être le fruit que Pitt s’est proposé dans la chute de Robespierre, mais le tems seul pourra nous instruire et pourvu que le Roy et la France soient sauvés, je ferai volontiers le sacrifice de l’espoir que j’avais d’y contribuer directement. Je connais votre âme et suis persuadé que vous pensés comme moi. Je vais m’habiller et sortir revoir C. de M., un homme des bureaux et autres et arrêter les démarches et les mesures que j’avais proposées pour me faire réussir, si C. me confirme encore ce qu’il m’a dit hier, à quoi peut être sans le vouloir se laissera-t-il aller à me donner plus d’éclaircissements. J’espère à mon retour trouver de vos nouvelles…

» À cinq heures et demie du soir. — Après avoir couru, je rentre et ne trouve point de lettres de vous…