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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/175

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subordonné fut fort âcre, très véhément. Tout le monde en était témoin et jugea que ces deux hommes ne seraient jamais en harmonie. Détestable présage[1]. »


Les Chouans voulaient marcher de l’avant et réclamaient des armes. « Ils n’auraient demandé que quatre cents hommes pour la grande entreprise de s’emparer de Vannes. Refus absolu de d’Hervilly. Il ne s’expliquait pas. Il restait une énigme de plus en plus étrange. Il défendait aux siens de crier : Vive le Roi ! Cela fait trop de bruit[2]. »

Malgré toutes ces difficultés et ces manœuvres dilatoires, le débarquement des troupes fut achevé le 28[3].

De toutes les campagnes voisines, les paroisses entières, femmes, enfants, vieillards, s’étaient portées au devant des « libérateurs ». Elles venaient en procession et chantant des cantiques, comme à un pèlerinage. Les femmes et les enfants s’empressaient pour aider à décharger les ballots ; les marins de la côte se jetaient dans la mer pour hâler les barques. On accla-

  1. Mémoires de Vauban, p. 64.
  2. Michelet, Histoire de la Révolution, p. 1976.
  3. « Puisaye eut son quartier général au village du[sic] Genèse, sur le bord de la mer ; d’Hervilly, avec son régiment, occupa Carnac, où furent déposées les munitions ; de chaque côté de ce bourg prirent position les corps de la Marine et de du Dresnay ; Loyal-Émigrant était plus en avant ; entre Carnac et la Genèse, fut placé le régiment d’artillerie, dont un détachement occupa le village de Saint-Colomban ou Saint-Clément ; enfin Georges Cadoudal et son inséparable Mercier, avec leurs quatre mille chouans furent chargés de défendre les hauteurs de Saint-Michel et de Kergonan. »