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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/208

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même temps, qu’il est couvert par un corps de Chouans sous les ordres de d’Allègre, placé à une demi-lieue en avant de son front.

La position était très mauvaise, la résistance n’étant possible qu’au point extrême de l’aile gauche, à Sainte-Barbe, et tout le reste de la ligne, déployée sur une étendue de deux lieues, se trouvant sans aucune voie de retraite.

En outre, Vauban apprend, bientôt après, par des paysans, que le corps de d’Allègre a été ramené par ordre, jusqu’à Kergonan, sans qu’il en ait été lui-même régulièrement informé. Il reçoit, en même temps de Cadoudal, avis que l’ennemi est en forces à Ploermel, deux lieux en avant de son centre, et que des prisonniers annoncent une attaque préparée pour cette nuit même, ou le point du jour.

Il se décide à l’instant, sous sa responsabilité personnelle, à replier sa droite sur son centre, pour attendre l’ennemi sur un terrain à portée des moyens de retraite. Il fait porter par deux aides de camp successivement à d’Hervilly, l’avis de son mouvement, avec déclaration que, si les secours demandés en renforts et en artillerie lui sont envoyés sans retard, il peut encore réoccuper les positions prescrites : aucune réponse ne lui parvient. Il reprend en hâte sa marche vers Sainte-Barbe qu’il voit sur le point d’être attaqué : ordre lui parvient à ce moment, de la part de d’Hervilly, de retourner à Carnac. Il se fâche et répond que l’ordre est inexécutable ; il veut réunir tout ce qu’il a sous la main « pour sauver Sainte-Barbe et peut-être la presqu’île et l’armée entière ».

Mais il trouve les troupes chouannes exaspérées de