Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/247

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donner le commandement à un Français, choisi et désigné par lui[1].

Les intrigues du comte de Provence, activées par l’événement du 8 juin, avaient fait de celui qui devait être son lieutenant et son auxiliaire, un compétiteur au commandement et un adversaire de ses desseins. La division et la défiance qui, du conseil des chefs, étaient descendues jusqu’aux derniers rangs des troupes et des volontaires insurgés, les contre-ordres et les faux avis que donnaient partout les agents du Comité de Paris, avaient paralysé l’élan, qui devait être soudain pour être décisif, et découragé les connivences, qui n’étaient que conditionnelles.

L’échec du 16, survenant dans de telles circonstances, était un coup funeste. Mais tout pouvait paraître encore réparable, et Puisaye, certainement, a conservé quelques jours l’espoir de tout réparer.

La victoire des républicains ne les avait pas rendu maîtres du pays et n’avait pas supprimé leurs périls, dont ils se rendaient très bien compte.


« Tant de troupes réunies dans le Morbihan, consommaient immensément de vivres et les approvisionnements devenaient de plus en plus rares et difficiles, car tout le département était soulevé. Jamais la population n’avait témoigné tant de haine contre la République. Elle se ruait tout entière contre le nouvel

  1. M. de Closmadeuc cite une lettre du département au district de La Roche-des-Trois, qui constate la composition exclusivement française du corps d’armée. Cette lettre est écrite après la mise en jugement des prisonniers ; on y lit ces lignes : « Il n’y a parmi eux aucun Anglais, ce qui prouve que la cour de Londres a voulu se débarrasser de gens qui lui deviennent de plus en plus à charge . »