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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/250

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combien cette question du commandement restait difficile et mal définie.


« Le surlendemain, il y eut une espèce de conseil de guerre dans lequel on s’occupa de savoir par qui serait remplacé le comte d’Hervilly. M. l’amiral Warren, qui y assistait, dit qu’il avait les pouvoirs du gouvernement pour, en cas de mort, nommer provisoirement et donner le grade d’officier général au service du roi d’Angleterre à celui qui serait choisi pour le remplacement. »


Il ne pouvait évidemment s’agir que du commandement direct des troupes à la solde anglaise, puisque le titre de général en chef était reconnu à Puisaye. On lui envoyait même, — paraît-il, — un brevet de général anglais. L’occasion était donc belle pour lui, de mettre fin à la dualité des pouvoirs, qui avait donné lieu à de si funestes conflits, en réunissant les deux titres, s’il n’eût été pénétré des inconvénients politiques qu’entraînerait pour lui ce titre de général anglais.

On se préoccupa cependant de trouver une combinaison pour garantir des dissidences dont on avait tant souffert ; et le parti des royalistes bretons semble l’avoir emporté momentanément dans le conseil, car M. de Botherel, ex-procureur-syndic des États de Bretagne, put se faire autoriser à proposer la succession de d’Hervilly à Vauban, le lieutenant et l’ami de Puisaye. Vauban l’assure et déclare qu’il refusa, ne voyant pas la possibilité de réparer les fautes commises.

La situation militaire était en réalité déplorablement aggravée par les divergences politiques et aussi par la défiance presque hostile qui s’était déclarée entre les émigrés et les Bretons. Ceux-ci, sans com-