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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/283

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qui avaient pu se rapprocher beaucoup, avait d’ailleurs forcé Humbert d’évacuer à son tour Port-Haliguen et de reculer même hors la portée de la mousqueterie du fort.

Les deux partis restèrent donc en présence sans tirer, séparés par l’espace que balayait l’artillerie des navires, quand apparut la colonne de Hoche, dont le mouvement rétrograde avait été poussé si loin qu’elle n’avait pu prendre part à l’action.

C’était un renfort considérable pour les républicains, mais le terrain entre eux et les royalistes était toujours fouetté par la mitraille des frégates et derrière cette zone dangereuse, ils devaient encore trouver une défense surexcitée par le paroxysme du désespoir.

À ce moment, des premiers rangs républicains, formés par les grenadiers d’Humbert, partirent des cris nombreux : « Rendez-vous ; bas les armes ; on ne vous fera pas de mal. » Ces cris furent répétés longtemps par tous les soldats.

On vit alors le général Humbert s’avancer entre les deux armées « tenant d’une main son chapeau élevé au-dessus de sa tête et de l’autre élevant et abaissant son épée, et criant avec force : « Rendez-vous prisonniers ! Mettez bas les armes ! Bas les armes ou la mort ! » Cette circonstance — dit Chasle de La Touche — m’a été racontée dans les mêmes termes par plusieurs témoins et entre autres, sur le lieu même, par un sous-officier de la Gironde, qui avait vu et entendu.

» Tout aussitôt Sombreuil sortit du fort pour rejoindre Humbert. Un officier républicain à cheval se présente à l’entrée du fort ; c’était M. Rouget de l’Isle[sic]