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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/30

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qu’il faut emprunter le récit de ces tentatives « rétrogrades ». Après avoir rendu compte des mesures prises par la Commune et ratifiées timidement par la Convention pour abolir le culte catholique et après avoir exposé que « royalisme et catholicisme sont choses identiques » — ce qui peut être discutable en thèse générale, mais ce qui était universellement admis et évidemment vrai pour la France de 93, — voici comment il apprécie l’attitude de Robespierre :


« Le soir du 21 (nov. 93), aux Jacobins, il (Robespierre) assura froidement que la Convention ne voulait point toucher au culte catholique, que jamais elle ne ferait cette démarche téméraire… »

« … Après tant d’efforts sincères, de progrès réels, d’élans, de nobles aspirations, tel il fut, tel il retombait pour la question capitale et redevenait l’espoir de ceux qu’il avait combattus ! »

« Son discours du 21 novembre, justifiable ou louable pour tout ignorant qui n’y voit qu’une thèse générale et ne sait pas le sens précis que lui donnait le moment, fut parfaitement compris de l’Europe. Elle sentit dès lors que tôt ou tard la Révolution traiterait. En décembre 93, en juin 94, à la fête de l’Être Suprême, les rois aussi bien que les prêtres, espérèrent en Robespierre[1]… »


Il est bien certain qu’après que l’exécution de Danton l’eut débarrassé de son rival le plus redoutable, le même Robespierre conçut le dessein de se créer auprès du trône relevé, mieux qu’un simple refuge, et haussa ses ambitions jusqu’au projet d’une alliance

  1. Histoire de la Révolution française, p. 1571.