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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/322

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pas le droit de faire entendre qu’elle n’arrêta pas les premiers juges et ne troubla pas leurs consciences. Car ceux-là même qui passent sous silence la première Commission, sont bien obligés de reconnaître que les membres de la Commission du 27 juillet adressèrent, le lendemain, au représentant du peuple, une lettre demandant un sursis, en raison précisément du rappel de la capitulation fait par les accusés.


« Presque tous les prisonniers que nous venons d’interroger, font valoir la foi d’une capitulation ; ils répondent ne s’être rendus que parce que plusieurs officiers et soldats de l’armée de la République leur ont assuré qu’ils auraient la vie sauve s’ils mettaient bas les armes ; que comptant sur cette promesse verbale, ils s’étaient rendus pour épargner le sang des deux partis. Ils en étaient tellement persuadés, qu’un des leurs s’est mis à la nage pour aller annoncer cette capitulation à la corvette ou frégate dont le feu inquiétait nos troupes, qu’il cessa au même instant, et que cet officier revint à terre[1].

» Nous ignorons si cette capitulation existe ; si elle est, notre marche est arrêtée. Nous vous invitons, en conséquence, à nous faire connaître la vérité et à nous tracer la conduite que nous devons tenir dans la carrière pénible que nous parcourons.

» Sombreuil, La Landelle et Petit-Guyot sont, il

  1. M. de Closmadeuc, qui veut s’en tenir aux documents, ne doit pas ignorer celui-ci, non plus que ceux cités à la page précédente. Comprend-on qu’en présence de ces textes, il puisse dire que les paroles pour réclamer la capitulation aient été « prêtées » aux principaux accusés par « des récits composés après coup » ?