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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/357

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ayant forcé les adversaires les plus résolus de ses prétentions jusqu’à cette ultime défense, mortellement périlleuse, d’un schisme monarchique en face de la République régnante, tous les royalistes s’étaient vus contraints à accepter pour mot d’ordre, le nom de Louis XVIII. Les indications précises deviennent donc très rares pour établir sûrement une distinction entre ceux qui se rallièrent immédiatement au parti dont les chances s’affirmaient par le fait de cette prise de possession et ceux qui cédèrent seulement à la nécessité temporaire d’éviter un scandale irréparable.

En ce qui concerne Puisaye, en particulier, on ne distingue pas très clairement dans quel sens et vers quel but se tournèrent à ce moment ses projets. On voit bien que, comme tous les autres chefs vendéens et chouans, il se soumit à la nécessité d’accepter la proclamation de Louis XVIII. Il semble même que l’ambition, peut-être dominante chez lui, de rester dans tous les cas le héros d’une restauration, l’ait entraîné à la tentation de se vouer au service des princes qui prenaient l’allure de s’imposer au parti[1]. Mais d’autre part, Vauban nous le montre envisageant sans répugnance la perspective d’une campagne au profit du duc d’Orléans ; car cet autre intrigant, — infatigable poursuivant de toute combinaison quel-

  1. Il est bien certain que, plus tard, il y eut un moment où il fut prêt à abjurer toute idée d’opposition à Louis XVIII. Les réticences et les mensonges manifestes que l’on constate dans ses mémoires, furent dictés visiblement par la préoccupation de rentrer en grâce ; mais il n’en résulte pas que cette intention ait été sérieusement la sienne lors du voyage du comte d’Artois. Et toujours est-il que celui-ci n’y crut pas.