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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/366

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il trouva les débris de Quiberon. Il y eut des entrevues avec Puisaye, avec Vauban et avec des délégués des conseils royalistes de Bretagne.

Il est assez difficile de démêler quel fut exactement le caractère de ces entrevues. Les envoyés bretons pressaient le prince de débarquer. Il n’en avait nulle envie et ses courtisans et confidents, le baron de Roll et autres, ne se gênaient pas trop pour formuler ce que le prince ne voulait pas dire ouvertement ; ils répétaient souvent : « Monsieur ne peut pourtant pas aller chouanner. »

Lui cherchait à gagner du temps et feignait d’étudier et de discuter les conditions d’une descente, qu’il était bien résolu de ne pas effectuer. Il paraissait vouloir s’entendre avec Puisaye ; puis, après l’avoir vu, manifestait sa défiance et sa répugnance pour lui ; puis semblait se raviser et se montrait prêt à lui rendre sa confiance. En somme, il agissait un peu comme s’il eût voulu voir se réaliser la prévision de l’agence de Paris ; et peu s’en fallut qu’il en fût ainsi, car peu de temps après son départ, les préventions excitées contre Puisaye avaient pris une telle force que le Conseil général du Morbihan rendit contre lui un arrêté d’expulsion et envoya même Mercier-la-Vendée avec un ordre de le faire fusiller, qui eût été exécuté, si ce loyal Breton, convaincu par les explications de son général en chef, ne lui eut facilité les moyens de sauver sa tête d’abord, et ensuite de ramener à lui Cadoudal et la meilleure partie des autres chefs[1].

  1. « Après la tentative du comte d’Artois sur l’île d’Yeu, il (Puisaye) se présente au Conseil du Morbihan, pour se disculper