Aller au contenu

Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/379

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il est hors de doute cependant, qu’en outre, la connaissance était, à ce moment, parvenue au comte d’Artois, d’un autre fait qui avait précédé celui-ci, et qui en marquait et en aggravait terriblement la signification. Crétineau-Joly n’en dit rien ; mais un autre historien de la Vendée le rapporte, et certainement sans y entendre malice.

La vanité de Charette, — dit-il, — fut excessivement flattée de ce message (la lettre du 8 juillet), et il se décida enfin à lever le masque, en adressant au Comité de salut public, le 23 juillet, la lettre suivante qu’il intitule : sa profession de foi[1] :


« Messieurs, je renouvelle le serment à jamais irréfragable de ne déposer les armes que lorsque l’héritier présomptif de la couronne de France sera sur le trône de ses pères ; que la religion catholique sera reconnue et fidèlement protégée. Je suis, en attendant ce moment si désiré des Français, MM


» Le chevalier de Charette[2]. »

En citant ces lignes, l’historien signale cette expression d’héritier présomptif comme incompréhensible sous la plume de Charette, pour désigner le roi de France[3]. Mais il est bien clair qu’elle parut trop

  1. Mention est faite de cette lettre dans la Gazette française, n° 1318 : un rapport de police publié par M. Aulard (t. 2, p. 159) l’indique comme figurant dans ce numéro, qui manque à la collection de la Bibliothèque nationale. Les expurgations utiles à la Restauration ont été faites avec un soin remarquable.
  2. Mortonval, Hist. de la Vendée, Paris, 1828, p. 379.
  3. Voici en quels termes, cet historien constate ce qui lui paraît une erreur : « Dans la lettre de Charette citée ci-dessus,