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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/383

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teur ajoute : « on n’a rien trouvé dans la fosse… »

Cette fouille nocturne n’avait été évidemment qu’un des actes de l’enquête faite par les délégués vendéens. Quand leur rapport fut parvenu à Charette et que la certitude lui fut acquise de l’évasion, il publia sa dernière proclamation, qui est une déclaration formelle et énergique contre les prétentions de celui qui voulait être Louis XVIII.

On y lit cette apostrophe émouvante et ce serment solennel :


« Unique et débile rejeton de ce grand arbre tranché par le glaive, tu n’as recueilli des tiens, qu’un héritage de malheur, et pour y mettre le comble, à peine soustrait à la férocité de tes bourreaux, tu es devenu la victime de la trahison de tes défenseurs plus féroces qu’eux. Eh quoi ! tu retomberais sous la puissance des tyrans !… Non, non, tant qu’un souffle de vie animera mon existence, la tienne est assurée ; tant que je jouirai de ma liberté, tu garderas la tienne… »


Il n’y a pas seulement dans ces paroles, une affirmation précise de l’existence du petit roi : il y a une objurgation véhémente, visant de nouveaux dangers qui menacent l’héritier du trône de la part de « ses défenseurs », c’est-à-dire de ceux qui devraient le défendre. Enfin cet appel à l’armée royale :


« Voulez-vous laisser périr l’enfant miraculeusement sauvé du Temple, comme ont péri ses augustes parents[1] ?… »

  1. L’authenticité de cette proclamation, datée des Sables-d’Olonne, qu’on a essayé de mettre en doute, ne saurait être contestée.