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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/52

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et y était devenu capitaine. Au moment de la Révolution, il était riche par son mariage avec la fille du marquis de Ménilles. La noblesse du Perche l’envoya comme député aux États généraux. Son attitude dans l’assemblée, peut-être un peu flottante en face des premières motions qui vinrent coup sur coup jeter le trouble dans tous les esprits, prit bientôt plus de consistance. Il avait accepté la réunion des trois ordres, non sans quelques réserves. Puis l’engouement assez général pour une constitution imitée de la constitution anglaise, l’avait porté vers le groupe de ceux pour qui cette formule était la solution du redoutable problème, Mounier, Malouet, Lally-Tollendal et consorts, sans cependant l’entraîner aussi loin que quelques-uns d’entre eux. Il avait voté contre le décret abolissant la noblesse et contre les décrets frappant les émigrés. Ne voulant pas émigrer lui-même, il s’était retiré dans le domaine de Ménilles. Le grade de major général qu’il avait alors, lui avait valu d’être nommé au commandement des gardes nationales du district d’Évreux. Cette situation lui avait permis de prendre une part active aux projets préparés pour la fuite du roi et son installation à Rouen. Plus tard, après le 31 mai, il était entré avec beaucoup d’ardeur dans ce mouvement fédéraliste que les Girondins croyaient diriger et dont Michelet a si justement dénoncé la tendance réellement royaliste. C’est lui qui avait organisé cette armée départementale que le général Félix Wimphen fit marcher sur Paris et qui fut défaite le 13 juillet à Pacy-sur-Eure. Il y commandait l’avant-garde.

Mis hors la loi, réduit à se cacher, il n’avait pas