Aller au contenu

Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et Hoche, dont on ait pu essayer de maintenir jusqu’à présent les noms sur les diptyques de l’orthodoxie républicaine. Il est bien certain que les révélations de l’Histoire finiront par obliger à en rayer le nom de Hoche.

Hoche est un des plus grands parmi ces soldats que la Révolution fit sortir du rang pour les mettre à la tête des armées.

Fils d’un palefrenier de la vénerie royale, Hoche était né à Montreuil, faubourg de Versailles, le 24 juin 1768. Après avoir été, dans sa première jeunesse, employé au Chenil, il était entré, à l’âge de seize ans, aux Gardes françaises ; il y était caporal en 1789. Quand La Fayette eut fait licencier son régiment pour s’en faire un noyau de troupes solides au service de son ambition, en l’incorporant, comme effectif soldé, dans la Garde nationale de Paris, Hoche y passa avec la plupart de ses camarades, et y fut nommé sergent.

Il y eut, en ces premiers jours de la Révolution, dans les rangs inférieurs de l’armée, et surtout dans la classe des grades subalternes, un réel mouvement d’enthousiasme pour un changement de régime. Le soldat ne pouvait échapper à l’influence de l’atmosphère ambiante, de l’ivresse excitée par les mots, d’autant plus séduisants qu’ils étaient plus vagues, de réformes et de liberté ; il était surtout et tout naturellement attiré par l’appât d’un avantage direct et palpable, en voyant le chemin de l’avancement ouvert à tous par l’abolition des règles si impolitiquement maintenues et resserrées par Louis XVI[1]. Hoche

  1. Ordonnance du 22 mars 1785. Ce fut certainement une des mesures qui, en décourageant et en poussant dans le mouvement