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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/87

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Dans ces premiers pourparlers, auxquels prirent part les onze délégués de la Convention, les commissaires de Charette soutiennent leurs prétentions avec tant de fermeté que Bollet s’exclame : « C’est donc vous, Messieurs, qui dictez des lois à la République. »

Le fait est que c’était bien cela, ou du moins que cela en avait bien l’air.

Les articles sur le rétablissement immédiat et le paisible exercice du culte catholique, sur le remboursement des frais de guerre et la liberté de rester armés sur le territoire du Bocage sont concédés.

Il est convenu que, sur ce territoire, il n’y aura ni district, ni autorité départementale républicaine ; que l’armée royaliste sera organisée en garde territoriale et payée par la République ; que la Vendée restera armée et que, sous aucuns prétextes, il ne sera procédé à un désarmement, même partiel.

On peut dire que ces clauses laissaient bien sous-entendre le rétablissement de la Monarchie et qu’il pouvait paraître à peine nécessaire de le stipuler plus explicitement. Ruelle et ses collègues ne cessaient d’ailleurs de répéter : « Ce que vous voulez, nous le voulons aussi ; mais il faut choisir son heure, et pour tromper les entêtés, nous sommes même obligés de nous cacher de quelques-uns de nos amis[1]. »

Il n’est pas douteux que tel n’ait été en effet le langage tenu par les négociateurs : les témoignages re-

  1. Cette attitude des Commissaires était sans doute conforme à la teneur de la lettre de Ruelle.