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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/91

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Charette. J’irai afin de régler nos conditions sur celles de la Vendée. » Mais à ces lignes, destinées à tromper Humbert, il avait ajouté quatre lignes chiffrées, — « pour rassurer Puisaye » dit Mellinet, — c’est-à-dire pour tromper Puisaye, en lui faisant croire que les démarches qu’il poursuivait réellement dans des vues personnelles, étaient feintes : « Jamais nous ne traiterons. Nous allons amuser et malgré les obstacles réitérés qui m’entourent, je vais porter la lettre à Canclaux, et lier correspondance avec Charette. » En conséquence, Cormatin avait demandé et obtenu du représentant Bollet, un sauf-conduit pour se rendre à Nantes ; et Boursault ne s’y était pas opposé.

Or il était arrivé qu’on avait pu saisir et remettre entre les mains de Boursault, un double de cette lettre dont Cormatin était porteur pour Canclaux. Elle était de Puisaye, ancien ami et camarade du général républicain. On y lisait ces mots : « Mon cher Canclaux, vous souffrez de votre position : j’ai les moyens de vous en tirer et des moyens puissants ; fiez-vous à celui qui fut longtemps votre ami et qui l’est encore. Vous en sortirez avec gloire. Je n’entrerai avec vous dans aucune discussion politique ; les faits parlent assez. Voulez-vous être Monck ou Custines, Pichegru ou Canclaux, l’ami de votre Roi, de vos Princes, de tant de malheureuses victimes de la plus atroce des révolutions, ou leur assassin[1] ? » Boursault avait montré cette lettre à Canclaux, mais s’était déclaré pleinement satisfait et rassuré dès les premiers mots du général.

  1. Cette lettre est datée du 4 octobre 94. Voir le texte entier Append. n° 6.