Page:Lanne - Une officine royale de falsifications, 1903.djvu/53

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forcé de supprimer toute cette partie du récit, par la trop grande difficulté sans doute de l’accommoder à l’orthodoxie de son évangile particulier.

Ici deux questions se posent :

Comment expliquer que la duchesse d’Angoulême n’ait pu empêcher une publication qui dénaturait son témoignage et froissait ses sentiments, et qu’elle se soit vue réduite à employer une voie détournée et presque humiliante pour exhaler un mécontentement contenu et glisser à la sourdine un timide désaveu ?

Comment expliquer, d’autre part, que non seulement ces Mémoires plus étendus dont Eckart était chargé de faire presque l’annonce n’aient jamais paru, mais que ce qui était inexact, incomplet et altéré dans la copie fournie pour la publication impersonnelle, n’ait pas été rétabli et rectifié dans les éditions subséquentes signées du nom de Madame Royale ? — Car, s’il n’est pas tout à fait juste de dire, comme Quérard, que la seule différence entre ces éditions consiste dans la substitution de l’emploi de la première personne à celui de la troisième ; si l’on constate même entre ces diverses éditions