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l’art de la prose

que, les grandes lignes se dégageant, la cohue des détails se distribue par grandes masses et tout ce fracas fait une claire harmonie.

Rabelais est inépuisable on n’en finirait pas, si on voulait le caractériser complètement. En voilà assez pour indiquer quel artiste de la prose il a été, et comment, à tous ses dons de penser et de voir, il a ajouté un don spécial de rendre, un faire singulier qui tenait au goût qu’il avait de pétrir et manipuler la matière de la langue. Je ne connais pas de style — celui de Victor Hugo excepté — où vibre, de façon plus intense, la joie du mot.