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LIVRE XII.
de l’attraction et de la répulsion des sphères, et des lois
de l’équilibre et du mouvement des fluides élastiques.
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CHAPITRE PREMIER.
NOTICE HISTORIQUE DES TRAVAUX DES GÉOMÈTRES SUR CET OBJET.

1. Newton considéra le premier l’attraction des corps sphériques. Il démontra dans son Ouvrage des Principes mathématiques de la Philosophie naturelle, publié en 1687, ces deux propriétés remarquables de la loi d’attraction réciproque au carré de la distance : l’une, que la sphère attire un point situé au dehors comme si toute sa masse était réunie à son centre ; l’autre, qu’un point situé au dedans d’une couche sphérique, et même d’une couche elliptique dont la surface intérieure est semblable à la surface extérieure et semblablement située, est également attiré de toutes parts ou ne reçoit aucun mouvement des attractions qu’il éprouve. Il paraît, par une Lettre de Newton à Halley, que ce fut en 1685 qu’il découvrit ces propriétés. Ses premières réflexions sur le Système du monde remontent à l’année 1666. En étendant jusqu’à la Lune la pesanteur terrestre, et en la supposant diminuée, à cette distance, dans le rapport du carré du rayon de l’orbe lunaire au carré du rayon de la Terre, il la compara avec la force centrifuge du mouvement de la Lune ; mais, trompé par une fausse mesure du degré terrestre, il trouva ces deux forces inégales, et il en conclut que d’autres forces devaient se joindre à la pesanteur pour retenir la Lune