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LIVRE XIII.
des oscillations des fluides qui recouvrent les planètes..
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CHAPITRE PREMIER.
NOTICE HISTORIQUE DES RECHERCHES DES GÉOMÈTRES SUR CET OBJET
ET SPÉCIALEMENT SUR LE FLUX ET LE REFLUX DE LA MER.

1. Newton a donné le premier la vraie théorie du flux et du reflux de la mer, en la rattachant à son grand principe de la pesanteur universelle. Kepler avait bien reconnu la tendance des eaux de la mer vers les centres du Soleil et de la Lune ; mais, ignorant la loi de cette tendance et les méthodes nécessaires pour la soumettre au calcul, il n’a pu donner sur cet objet qu’un aperçu vraisemblable. Galilée, dans ses Dialogues sur le système du monde, exprime son étonnement et ses regrets de ce qu’un aperçu qui lui semblait ramener dans la philosophie naturelle les qualités occultes des anciens eût été présenté par un homme aussi pénétrant que Kepler. Il expliqua le flux et le reflux par les changements diurnes que la rotation de la Terre, combinée avec sa révolution autour du Soleil, produit dans le mouvement absolu de chaque molécule de la mer. Son explication lui parut tellement incontestable, qu’il la donna comme l’une des preuves principales du système de Copernic, dont la défense lui suscita tant de persécutions. Les découvertes ultérieures ont confirmé l’aperçu de Kepler et détruit l’explication de Galilée, entièrement contraire aux lois de