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MÉCANIQUE CÉLESTE

variation due à ce déplacement se trouve par là réduite environ au quart de sa valeur.

La variation du mouvement des équinoxes, produite par les mêmes causes, change la longueur de l’année tropique dans les différents siècles. Cette durée diminue quand ce mouvement augmente, ce qui a lieu présentement, et l’année actuelle est plus courte d’environ secondes centésimales qu’au temps d’Hipparque. Mais cette variation dans la longueur de l’année a des limites qui sont encore restreintes par l’action du Soleil et de la Lune sur le sphéroïde terrestre. L’étendue de ces limites serait d’environ secondes, par le déplacement seul de l’écliptique ; elle est réduite à secondes par cette action.

J’ai recherché, avec tout le soin qu’exige l’importance de l’objet dans l’Astronomie, si les inégalités séculaires des mouvements de la Terre et de la Lune pouvaient déplacer sensiblement l’axe de rotation sur la surface du sphéroïde terrestre et altérer le mouvement de rotation. J’ai reconnu que ces effets seront toujours insensibles. M. Poisson a confirmé depuis ce résultat important, par une savante analyse insérée dans le Tome VIII du Journal de l’École Polytechnique. Il restait à discuter une cause de variation du mouvement diurne de rotation, que les expériences faites sur la température des mines profondes m’ont paru indiquer. Ces expériences donnent un accroissement de température à mesure que l’on s’enfonce au-dessous de la surface de la Terre. Il est naturel d’en conclure que la Terre à une chaleur intérieure, croissante de la surface au centre, et qui diminue sans cesse par les pertes qu’elle éprouve à cette surface. En vertu de cette diminution, les parties de la Terre se resserrent, et, comme cette cause n’altère point l’aire décrite par le rayon vecteur de chaque molécule du sphéroïde terrestre projetée sur le plan de l’équateur, le mouvement de rotation doit par là s’accélérer. On a vu dans le Livre XI que l’effet de cette cause est jusqu’à présent insensible, en sorte que l’on peut regarder comme constante la durée du jour, que les astronomes ont prise pour étalon du temps.

Enfin un troisième point de discussion est la nutation de l’orbe