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essai philosophique

le plus propre à l’indiquer. Quand cette influence paraît se manifester, l’analyse des probabilités détermine la probabilité de son existence et celle de son intensité. Ainsi la variation de la température du jour à la nuit, pouvant modifier la pression de l’atmosphère, et par conséquent les hauteurs du baromètre, il est naturel de penser que des observations multipliées de ces hauteurs doivent manifester l’influence de la chaleur solaire. En effet, on a reconnu depuis long-temps à l’équateur, où cette influence paraît être la plus grande, une petite variation diurne dans la hauteur du baromètre, dont le maximum a lieu vers neuf heures du matin, et le minimum vers trois heures du soir. Un second maximum a lieu vers onze heures du soir, et le second minimum vers quatre heures du matin. Les oscillations de la nuit sont moindres que celles du jour, dont l’étendue est d’environ deux millimètres. L’inconstance de nos climats n’a point dérobé cette variation à nos observateurs, quoiqu’elle y soit moins sensible qu’entre les tropiques. M. Ramond l’a reconnue et déterminée à Clermont, chef-lieu du département du Puy-de-Dôme, par une suite d’observations précises, faites pendant plusieurs années ; il a même trouvé qu’elle est plus petite dans les mois d’hiver que dans les