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sur les probabilités.

de sa sortie augmentera son crédit ; la probabilité qu’il choisira ce numéro ne sera plus, comme auparavant,  ; elle pourra être alors , , etc., suivant l’intérêt qu’il aura d’annoncer sa sortie. En la supposant , il faudra multiplier par cette fraction la probabilité , pout avoir dans l’hypothèse du mensonge la probabilité de l’évènement observé, qu’il faut encore multiplier par  ; ce qui donne pour la probabilité de l’évènement dans la seconde hypothèse. Alors la probabilité de la première hypothèse, ou de la sortie du no 79, se réduit, par la règle précédente, à . Elle est donc très affaiblie par la considération de l’intérêt que le témoin peut avoir à annoncer la sortie du no 79. À la vérité, ce même intérêt augmente la probabilité que le témoin dira la vérité, si le no 79 sort. Mais cette probabilité ne peut excéder l’unité ou  ; ainsi la probabilité de la sortie du no 79 ne surpassera pas . Le bon sens nous dicte que cet intérêt doit inspirer de la défiance ; mais le calcul en apprécie l’influence.

La probabilité à priori du numéro énoncé par le témoin est l’unité divisée par le nombre des numéros de l’urne ; elle se transforme en vertu du témoignage dans la véracité même du témoin ; elle peut donc être affaiblie par ce témoi-