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sur les probabilités.

second qu’il aurait dû surpasser au moins d’un vingt-quatrième. Ce qui confirme l’existence de la cause assignée, c’est qu’en n’ayant point égard aux enfans trouvés, le rapport des naissances des garçons à celles des filles est à Paris celui de 22 à 21.

Les résultats précédens supposent que l’on peut assimiler les naissances aux tirages des boules d’une urne qui renferme une infinité de boules blanches et de boules noires mêlées de manière qu’à chaque tirage les chances de sortie soient les mêmes pour chaque boule ; mais il est possible que les variations des mêmes saisons dans les diverses années, aient quelque influence sur le rapport annuel des naissances des garçons à celles des filles. Le Bureau des Longitudes de France publie chaque année, dans son Annuaire, le tableau du mouvement annuel de la population du royaume. Les tableaux déjà publiés commencent à 1817 : dans cette année et dans les cinq suivantes, il est né 2 962 361 garçons et 2 781 997 filles ; ce qui donne à fort peu près pour le rapport des naissances des garçons à celles des filles. Les rapports de chaque année s’éloignent peu de ce résultat moyen : le plus petit rapport est celui de 1822, où il n’a été que  ; le plus grand est de l’année 1817, où il a