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Page:Lapointe - Une voix d’en bas - Échos de la rue, 1886.djvu/17

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Cependant, il ne suffisait pas d’écrire sur la couverture d’un livre : Chantier, Atelier, Voix d’en bas pour se montrer du peuple.

Beaucoup de muses bourgeoises auraient pu signer avec avantage les productions publiées par nos amis, c’est vrai ; mais le peuple ne s’y reconnut pas toujours, tandis que la bourgeoisie, je parle de celle qui est lettrée, saluait souvent dans nos livres des visages de connaissance.

Quand un écrivain n’est pas l’artisan d’un genre nouveau, la plus haute expression d’un genre créé, il n’est que le reflet plus ou moins brillant d’astres plus lumineux.

Mon admiration pour les maîtres, mon enthousiasme pour de belles vies et de belles œuvres, m’ont souvent trouvé découragé ; les suivre dans leur chemin ou dans leur vol, cela était-il possible ?… Que faire, pour ne parler que des hommes de nos jours ?

La chanson avec Béranger n’était-elle pas arrivée à son apogée ? L’ode avec Victor Hugo n’avait-elle pas

    — Vous avez décentralisé la poésie. (Émile Deschamps, 1843.)
    — Vous avez entrepris de dramatiser la satire de mœurs et de rendre en vers ce que jusque-là elle n’avait pas cru pouvoir exprimer… Avec de nouveaux efforts, vous finirez, je l’espère, pour l’honneur du prolétariat, par vous assigner une place élevée dans la littérature de notre époque. (Béranger, 1843.)
    — S’il est un talent sincère, original et allant à tous, c’est celui de Savinien Lapointe. (Eugène Suë, 1844.)

    (Note de l’Éditeur.)