Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/102

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Des vents en nos rameaux la mélodie errante,
La calme ascension de la sève odorante,
Et l’aurore couvrant nos feuilles de saphirs,
Nous échangerions tout contre un de ces désirs !

« Il est donc quelque part un dieu, puisque tu l’aimes,
Qui dépasse, ô Psyché ! tes beautés elles-mêmes ;
Un être plus puissant qui verse autour de soi
Plus de grâce et de vie et plus d’amour que toi !

« La terre t’appartient, et chaque homme t’adore ;
Toi qui peux concevoir plus de bonheur encore ;
Qui rêves d’un soleil à nous autres voilé,
Tu te plains du désir qui te l’a révélé !


LES LIONS.

« Il est des jours, la proie étant grasse et nombreuse,
La lionne à nos pieds rugissant amoureuse,
Et nous devant un antre assis, l’œil grand ouvert,
Un vertige nous vient sur le vent du désert ;
Et comme pour y suivre une chasse inconnue,
Sur la montagne ombreuse ou sur la plaine nue,
Nous courons, inquiets, hérissés et tremblants ;
Un aiguillon secret s’enfonce dans nos flancs ;
Comme si l’horizon qui brille et qui flamboie
De son immensité nous destinait la proie. »


L’OCÉAN.

« Le chœur universel, de l’astre à la fourmi,
O reine ! à tes regards paraît donc endormi ;