Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’onde écume, l’air est en feu ;
Mais sur la terre épouvantée,
Souriant au lait d’Amalthée,
Grandit l’enfant qui sera dieu !




III

ÉLEUSIS


POÈME

I


Du haut des blancs parvis de Cérès Ëleusine,
Le peuple s’écoulait jusqu’à la mer voisine.
Des adieux se mêlaient aux clameurs des nochers ;
Les tentes se pliaient au loin sur les rochers ;
Trois vaisseaux couronnés de fleurs, de bandelettes,
Les jeux étant finis, emportaient les athlètes.
Par un chemin antique, assis dans leurs grands chars,
Gravement revenaient les riches, les vieillards,
Et les vierges d’Attique aux corbeilles fleuries
Marchaient par la campagne en longues théories.

Quand nul ne resta plus du vulgaire joyeux,
Dont les rites divins ne frappent que les yeux,
Des hommes désireux d’enseignements austères,
Et par de saints travaux préparés aux mystères,