Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/161

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Et, debout, sans frémir au bord du pic sublime,
Nous avons soutenu les regards de l’abime.
Va ! nous pourrons gravir en creusant nos chemins
Tout sommet dont la base offre prise à nos mains !


L’HIÉROPHANTE

Vous saurez, mais trop tard, ô cœurs que rien n’effraie,
De quel funeste prix la science se paie
Et comme on peut vieillir en un jour révolu !
Mais venez !… qu’il soit fait ce que l’homme a voulu !


LE CHŒUR.

Esprit, réjouis-toi ; ton attente est passée ;
Voici la Vérité, ta belle fiancée ;
Avant l’heure d’hymen, au seuil de sa maison,
Chante, oiseau plein d’amour, ta plus douce chanson !




II




Le prêtre, en gémissant, livre la porte sainte
À ces hardis mortels ; eux traversent l’enceinte
Où la foule s’arrête, et, sans courber le front,
Vont droit au sanctuaire où les voix parleront.

C’était un antre immense, aussi vieux que la terre,
Où les Titans vaincus cachaient leur culte austère,