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Au laboureur que je réveille :
Fais ton sillon pour l’avenir !

Si mon chant près d’une fenêtre
Attire un couple jeune et beau,
Je répète : Le jour va naître,
Laisse partir ton Roméo !

Je suis, je suis le cri de joie
Qui sort des prés à leur réveil ;
Et c’est moi que la terre envoie
Offrir un salut au soleil.


III

ALMA PARENS



« J’irai boire l’eau vierge aux sources des grands fleuves,
Mes pieds se poseront sur l’azur du glacier.
Je veux baigner mon corps aux flots des brises neuves,
L’éther le trempera comme l’onde l’acier.

Dormons sur une cime avec effort gravie ;
Dans la neige éternelle il faut laver nos mains ;
L’air fait mouvoir là-haut des principes de vie ;
Allons l’y respirer pur des souffles humains.

J’emprunterai ma force aux forces maternelles ;
Nature, ouvre tes bras à ton fils épuisé,