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Dans le berceau de toutes choses ;
Voyez les nids se faire et les bourgeons s’ouvrir,
Voyez comment l’on aime et comme on doit fleurir,
Ô mes colombes, ô mes roses !

Car c’est le beau printemps, charme de l’univers !
Ô mes rêves, partez ! les jardins sont ouverts
Où l’abeille se rassasie ;
Puisez à tout calice, allez dans les ravins,
Sur les coteaux de vigne et sous les noirs sapins ;
Allez chercher la poésie !


X

ADIEUX SUR LA MONTAGNE



à mon ami barthélemi tisseur

 
Dans les villes, tombeaux dont le peuple croit vivre,
Où s’agitent des morts par des morts coudoyés,
Où l’âme aspire un air qui la tue ou l’enivre,
Ceux qui sont nés à Dieu sont bientôt oubliés.

Là, des spectres faisant de l’ombre et du tumulte,
Vous cachent à mes yeux, vous-même, ô mon ami !