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SCÈNE IV

SIMONIDE, HARMODIUS,
ARISTOGITON, LE CHŒUR.




SIMONIDE.

La lyre a su dompter les tigres et les ours ;
Mais à ses fibres d’or les envieux sont sourds.


LE CHŒUR.

L’aède, obéissant à la muse immortelle,
Tient les êtres divers enchaînés autour d’elle,
Quand il chante les dieux, les lois et les cités,
Quand il fait resplendir la vérité secrète.
Mais celui qui pour Muse a pris ses vanités,
Qui des lâches désirs s’est rendu l’interprète,
Ne soumet plus le monde aux vers qu’il a chantés.


SIMONIDE.

L’âme a plus d’un désir, le luth plus d’une fibre ;
L’aède le parcourt de son doigt souple et libre,
Chantant les dieux anciens et les jeunes amours,