Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/370

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As-tu pour résister d’autres armes que moi ?
La prière et les pleurs sont indignes de toi,
Et jamais, implorant un homme, un Thrace infâme,
La sœur d’Harmodius n’abaissera son âme.
Laisse-moi donc le suivre et mourir près de lui,
Ou de ma propre main, ou de la main d’autrui.



SCENE XIII.
PALLAS-ATHÉNË, ISMÈNE
LE CHŒUR, SECOND CHŒUR.



PALLAS-ATHÉNÉ.

Je t’ordonne de vivre ; obéis et sois fière.
Tu peux en croire, ô vierge ! à Pallas-Athéné :
Tu verras resplendir, eu un temps fortuné,
La gloire de ta ville et celle de ton frère.

Ô vieillards, il est bon d’exhorter les humains
À s’abstenir du fer dans les luttes civiles,
À subir quelques jours un maître dans leurs villes,
Par la crainte du sang qui tacherait leurs mains.

Mais, parfois, le poignard fait œuvre de justice :
Il est des meurtriers suscités par les dieux,
Quand, pour rompre le cours de forfaits odieux.
Le destin des cités veut qu’un homme périsse.