Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/14

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Lacs souriants, rochers moroses,
Petits bluets sous les grands blés,
            Parlez !

Échos des invisibles mondes
Qu’on découvre sur les hauteurs,
Sourd travail des âmes profondes,
Hymnes sacrés sans auditeurs,
Pensers dont les mots sont à naître,
Noms perdus ou renouvelés,
Voix de l’enfant et de l’ancêtre,
Temps futurs et temps écoulés,
            Parlez !

Sentiments qu’à peine on s’avoue,
Qu’on chérit sans les définir,
Que trahit le feu de la joue
Si le cœur les veut retenir,