Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/174

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La trompeuse forêt qui cache ces murailles.
La porte, pour toi seul, tournera sur ses gonds.
Tous les monstres vaincus, les géants, les dragons,
Les nains, blottis aux creux des ifs et des érables,
Pour tout autre que toi resteront redoutables ;
Mais tous t’obéiront en esclaves soumis.
Les oiseaux de mes bois seront tous tes amis.
Mes colombes iront, fendant les zones bleues,
Te porter ma pensée à des milliers de lieues.
Toi, pour me revenir, tu feras, en rêvant,
Ton chemin sur des chars plus vites que le vent.
Jour et nuit, sur ton œuvre attentive et penchée,
Par les regards du cœur je te reste attachée.
Ma prière et mes vœux, du haut de ces sommets,
Iront du ciel à toi sans s’arrêter jamais.
Mes doigts ne quittent plus maintenant ce rosaire ;
J’apporterai ma lampe au fond du sanctuaire ;
Et, toute à préparer les fêtes du retour,