Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/223

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Garde ce joug du Christ où notre orgueil se cabre.
Lorsque tes jeunes fils gagnent leurs éperons,
Laisse encor tes vieux chefs faire, en tirant le sabre,
Le signe de la croix au front des escadrons.

Prie, oh ! prie ! à ton aide il ne viendra personne,
Hormis ce Dieu martyr à qui tu dis : Je crois.
Sur tes guérets sanglants le monde t’abandonne
Seule avec ton épée et seule avec ta croix.

Si tu croyais en nous, sois enfin détrompée !
Au pied de ton calvaire entends ces désaveux.
Cette France ta sœur elle est trop occupée !
Tu n’auras rien de nous, rien !… à peine des vœux.

Cette France, a-t-on dit, combat pour des doctrines.
Nous propageons au loin le droit universel !