Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/225

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Tu sais trop bien mourir, peuple, tu seras libre !
En vain tes ennemis t’environnent de tours ;
En vain l’Europe ingrate, au nom de l’équilibre,
T’enferme en un champ clos avec tes trois vautours.

Tu vivras ! pour n’avoir compté que sur toi-même ;
Pour avoir dans ton cœur cherché ton seul appui.
Tu vivras ! pour avoir respecté ton baptême
Et proclamé le Christ qu’on renie aujourd’hui.

Tu vivras par tes morts, ô mère désolée !
Par le sang de tes fils accablés, mais vainqueurs !
Si nul Français n’accourt sur ta neige isolée
Pour t’aider de son bras… Tous t’ont voué leurs cœurs.

Il se forme en ton nom une ligue invisible,
Un complot de pitié qu’on ne peut étouffer…
Prêchons,