Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/237

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Vous verrez de tristes années :
Des hommes sans Dieu seront rois ;
Les mœurs, les lois sont entraînées…
Enfants ! de vos mains acharnées,
Cramponnez-vous à cette croix.

Tous les aïeux morts à son ombre,
Accourus vers le saint tombeau,
Groupés sous ce ciel lourd et sombre,
Vont faire un cortège sans nombre
Au Christ qui saigne de nouveau.

Leurs faces de pleurs sont trempées ;
De l’outrage, hélas ! avertis,
Tous ont porté leurs mains crispées,
Les uns à leurs grandes épées,
D’autres à leurs rudes outils.