Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/244

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L’étang, le clocher, la chaumière,
Tout lieu cher dont je me souviens,

Les nids épars de mes colombes,
Mes verts sentiers près du ruisseau,
Le champ où mes morts ont leurs tombes,
L’humble ville où j’eus mon berceau.

La nuit reprend, de place en place,
Tout mon Éden, tous mes beaux jours ;
Plus rien n’a conservé ma trace ;
L’oubli s’est fait sur mes amours.

Je cherche, en vain, dans l’étendue
Un doux rêve, un tableau joyeux ;
La brume est déjà répandue
Sur mon cœur, comme sur mes yeux.