Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Dans cette branche de bruyère,
Dans un seul brin d’herbe jauni,
Je vois la beauté tout entière,
La grandeur de l’être infini.

Le monde à mes yeux se déploie :
Et, si mince qu’y soit ma part,
Une fleur suffît à la joie
De mon âme et de mon regard.

Je songe à des jardins célestes…
En vain mon champ me fut ôté,
Petite fleur, si tu me restes,
Dieu ne m’a pas déshérité.