Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/43

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J’allais demander grâce et me rendre à merci.

Mais, le stoïque honneur s’efforçant à renaître,
Comme un secours certain je pris ton livre, ô maître !
J’allai, de page en page, aspirant au travers
La moelle de lion qu’on suce dans tes vers.
J’évoquais, j’écoutais ces âmes surhumaines
Faites d’après ton âme et bien plus que romaines.
Horace m’avait dit en ses mâles adieux :
« Faites votre devoir et laissez faire aux dieux. »
Polyeucte, inspiré des grâces du baptême,
S’armant contre la mort et Pauline elle-même
D’éternelles clartés illuminait mon cœur,
J’en étais à ces vers, à ce cri du vainqueur :

« Saintes douceurs du ciel, adorables idées,
« Vous remplissez un cœur qui vous peut recevoir ;
« De vos sacrés attraits les âmes possédées