Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/95

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J’en sauvai ma raison, du moins, et mon armure ;
Au plus prochain moustier, me confessant vaincu,
J’ai voué mon haubert, ma lance et mon écu ;
Pour punir mon orgueil, je montre ici ma plaie ;
J’y veux vieillir, propice à tous ceux que j’effraie,
Essayant d’écarter du voyage fatal
Ceux qui rêvent de voir, de toucher l’idéal.


LE CHEVALIER.


Par la Vierge et les saints, par la foi qui me porte,
De ce monde interdit je franchirai la porte ;
Je ferai de mon bras, je verrai de mes yeux,
Ce que d’autres ont fait, ce qu’ont vu nos aïeux.


L’ERMITE.


Pauvre inconnu, qui n’as ni renom ni devise,
Va tenter l’impossible, et que Dieu te conduise.