Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/152

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La foi, la foi seule est féconde ;
La foi nous apprit à semer.
C’est la foi qui peuple le monde ;
Il faut croire pour bien aimer.
Sur la branche humide qui ploie,
Avant que nul fruit ne s’y voie,
C’est la foi qui bâtit les nids.
Montrant des régions plus belles,
La foi porte les hirondelles
Dans les espaces infinis.

Dans l’azur, sans savoir leur route,
Comme des troupeaux familiers,
Les soleils, sans frayeur ni doute,
Marchent, devant Dieu, par milliers.
La foi guide l’œil du prophète ;
Elle fait entendre au poëte
Les bruits qui deviendront des vers.
Au chercheur ardent qui découvre
Par la foi l’horizon qui s’ouvre
Fait voir les nouveaux univers.

La foi, bien mieux que la boussole,
Conduit les cœurs et les vaisseaux.