Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/231

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I

Fils de la femme, ô Christ, vous aviez entre tous
La face la plus belle et le cœur le plus doux !
Sans qu’une voix d’en haut vous rendît témoignage,
O Seigneur ! j’aurais cru devant votre visage,
Même au sépulcre, et pâle, et sans l’éclair sacré
Que les Douze y voyaient, mais tel qu’il s’est montré,
Vers le Tibre ou le Rhin, à nos pieux ancêtres,
Tel que sur un fond d’or nous l’ont peint les vieux maîtres !

Ah ! qui n’adorerait ton front plein de grandeur,
D’où rayonne l’amour plus fort que la douleur !
Soit qu’on t’ait vu portant la couronne d’épines,
Ou parlant aux petits sur les choses divines,
Ou dans l’humble festin, par Marie embaumé,
Pressant contre ton cœur l’Apôtre bien-aimé !