Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/322

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« Heureux sont les cœurs purs, car ceux-là verront Dieu,
« Heureux le pacifique ; on le dit, en tout lieu,
« Fils de Dieu même. Heureux qui fait miséricorde,
« Car il reçoit d’en haut le pardon qu’il accorde.
« Heureux qui, chez les siens toujours persécuté,
« Souffre pour la justice et pour la vérité ;
« Le royaume du ciel deviendra son domaine.
« Heureux vous que le monde accable de sa haine ;
« Tenez-vous pour heureux quand, à cause de moi,
« Le mal est dit de vous par les hommes sans foi.
« Alors, soyez joyeux ! car un trésor immense
« S’amasse dans le ciel pour votre récompense. »
Et, parmi les Gentils comme dans Israël,
Le peuple entier des morts entendra cet appel.

Autour de la cité, plus nombreux que les feuilles,
Ils se pressent, ô Christ, pour que tu les recueilles.
Vers toi l’esprit d’amour, soufflant des quatre vents,
Soulève du cercueil ces tourbillons vivants.
Il te vient des élus par mille et mille voies ;
Toutes mènent au ciel hormis celles des joies,
Celle où l’heureux du monde, incapable d’effort,
Marche des faux plaisirs à l’éternelle mort.

Car pour donner la vie, ô Dieu, toi qui nous aimes,